Une envie d’une petite tarte aux fruits, et vous êtes justement en train de faire vos courses dans un supermarché...

Avant de succomber à votre gourmandise, posez-vous la question de savoir comment, et avec quoi, est fabriqué l’objet de votre tentation !

Voici, la liste des produits chimiques utilisés pour la fabrication d’une commune tarte aux cerises que l’on trouve dans la grande distribution, depuis le champ de blé jusqu’à l’usine agroalimentaire, et finalement dans votre assiette...

La pâte

  • Pour obtenir la farine, les grains de blé ont été enrobés d’un fongicide avant semis.
  • Pendant sa culture, le blé a reçu des pesticides, des hormones ainsi que des doses d’engrais.
  • Après récolte, les grains sont fumigés au tétrachlorure de carbone et au bisulfite de carbone, puis arrosés au lopyriphosméthyl.
  • Ensuite la farine reçoit du chlorure de nitrosyl, puis de l’acide ascorbique.
  • Pour faire lever la pâte, la poudre levante est traitée au silicate de calcium et l’amidon est blanchi au permanganate de potassium.
  • La pâte reçoit aussi un antioxydant (pour éviter le rancissement) comme l’hydroxytoluène de butyl.

La crème

  • Les œufs proviennent d’un élevage industriel où les poules sont nourries avec des granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des émulsifiants (alginate de calcium), des conservateurs (acide formique), des colorants (capsa théine) des agents liants (ignosulfate) et enfin des appétants (glutamate de sodium) pour qu’elles puissent avaler tout ça.
  • Elles reçoivent aussi des antibiotiques, et surtout des anticoccidiens.
  • Les œufs, avant séchage, reçoivent des émulsifiants, des agents actifs de surface comme l’acide cholique et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.
  • Le lait provient d’un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques : flavophospholipol (F712) ascorbate de sodium (F301), alphatocophérol de synthèse (F307), buthyl-hydrox-toluène (F321) alginate de propylène-glycol (F405), acide tartrique (E334), acide propionique (F280) azotés chimiques (F801), des colorants, et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout ça, comme le glutamate de sodium.
  • Les huiles, ont été extraites par des solvants comme l’acétone, puis raffinées par action de l’acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bichromate de potassium et désodorisées à 160°C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.
  • La crème de la tarte, une fois fabriquée, reçoit des arômes et des stabilisants comme l’acide alginique (E400)

Les cerises

  • Elles ont reçu entre 10 et 40 traitements de pesticides selon les années.
  • Les cerises sont décolorées à l’anhydride sulfureux et recolorées de façon uniforme à l’acide carminique ou à l’érythrosine. Elles sont plongées dans une saumure contenant du sulfate d’aluminium, et à la sortie, reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202).
  • Elles sont enfin enduites d’un sucre qui provient de betteraves qui, ont reçu leur bonne dose d’engrais et de pesticides. Ce sucre est extrait par défécation à la chaux et à l’anhydride sulfureux, décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l’alcoolisopropylique. Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.
  • Par ces traitements, les cerises ayant donc perdu tout leur goût, il est nécessaire d’ajouter un parfum artificiel alimentaire. Ce parfum est une recréation synthétique du goût et de l’odeur à partir d’éléments artificiels issus de la chimie du pétrole (l’exemple développé est ici la cerise, mais est identique à de nombreux autres parfums).
    Le parfum artificiel de cerise se compose donc des molécules synthétiques suivantes :
    • acétate d’éthyle
    • acéthyl méthylcarbinol
    • butyrate d’isoamyle
    • caproate d’ethyle
    • caprylate d’isoamyle
    • caprate d’ethyle
    • butyrate de terpenyle
    • géraniol
    • butyrate de geranyl
    • acetylacetate d’ethyle
    • heptanoate d’ethyle
    • aldéhyde benzoïque
    • aldéhyde p-toluique

Alors ?
Toujours la même envie d’acheter cette belle tarte ?

Bon Appétit !...

P.-S.

Ce texte simplifié a été rédigé à partir d’un document de Claude Bourguignon, un ingénieur agronome qui travailla à l’INRA, avant de quitter l’honorable maison pour cause de désaccord.
Spécialiste de la microbiologie des sols, c’est lui qui démontra, pour la première fois, que les sols cultivés à grand renfort d’engrais chimiques et de pesticides, étaient biologiquement... morts !