Pourquoi certaines personnes sont-elles capables de se lever à heure fixe sans l’aide d’un réveil matin ?

Et pourquoi nous arrive-t-il de nous réveiller à 7 h un samedi, alors que nous aurions souhaité faire la grasse matinée ?

La réponse à ces deux questions réside dans deux hormones sécrétées par notre cerveau.

Ces deux hormones (l’adrénocorticotrophine et la cortisol, si vous tenez absolument à le savoir) ont la fâcheuse particularité d’augmenter de 30% leur concentration dans notre sang, une heure avant le lever.
L’augmentation se fait progressivement, ce qui atténue le « choc » du réveil.

Mais ces deux hormones peuvent aussi surgir plus rapidement : elles sont depuis longtemps connues des chercheurs comme faisant partie de celles qui représentent notre « réponse au stress ».

Autrement dit, ces hormones réagissent lorsque notre corps est sous l’influence d’un stress violent, et elles ont pour fonction de combattre ce stress, autant que faire se peut.
Aussi, inquiétons-nous pour quelque raison que ce soit, et elles surgissent par bataillons entiers.

Certaines personnes sont plus stressées que d’autres : celles qui se réveillent invariablement à heure fixe font généralement partie de cette catégorie.

Mieux encore, les personnes qui se couchent le soir en répétant : « Il faut que je me réveille tôt... Il faut que je me réveille tôt... Il faut que je me réveille tôt... » se donnent, on l’aura compris, un stress supplémentaire.
C’est d’ailleurs pour ça que, lorsqu’on se couche avec l’obligation de devoir se réveiller tôt, et que l’on y pense pendant toute la phase d’endormissement, et bien... ça marche !
Faites-en l’expérience !

C’est exactement ce qu’une étude dirigée par Jan Born, de l’Université de Lübeck (Allemagne) a fait ressortir.
Pendant trois nuits, son équipe a étudié le sommeil de quinze « cobayes » soigneusement sélectionnés, en analysant automatiquement leur sang tous les quarts d’heure.

Les résultats sont très instructifs : le corps de ces « stressés », environ 90 minutes avant l’heure du réveil prévu, semble envoyer un signal (on ignore encore comment) aux hormones en question, les avisant que le moment est venu de commencer leur travail. Et ainsi, 60 à 90 minutes plus tard, elles atteignent un seuil critique, et réveillent en douceur le dormeur...

Les applications possibles de cette découverte sont nombreuses, une des plus intéressantes (à mon point de vue) serait de pouvoir s’affranchir de la stridence de la sonnerie du réveil.
Les chercheurs pourraient mettre au point une pillule ou une gélule magique, qui avalée au coucher nous réveillerait tout doucement à une heure programmée...

Bon, une difficulté serait de convaincre ladite pillule de ne pas se mettre au travail tout de suite...
Une autre difficulté serait de programmer ces cachets : car avoir autant de pillules que d’heures probables de réveil serait tout aussi problématique !

P.-S.

D’après une lecture d’un communiqué de l’Agence Science Presse (Canada).