Ce que je déteste le plus à l’étranger,
c’est que les gens parlent pas français.
Et selon les pays où l’on va,
ils parlent pas le même étranger.

Les vacances, Coluche,
l’intégrale vol. 4, 1989 chez Carrère.

Une langue étrangère est une langue qui n’est pas la langue maternelle d’une personne, si bien qu’elle doit en faire l’apprentissage pour pouvoir la maîtriser...
Ceci peut se faire de différentes manières : par la voie scolaire, par des cours collectifs ou particuliers, par des séjours à l’étranger, des stages ou des formations à l’âge adulte, par des manuels ou des méthodes multimédia, par le bain linguistique, etc.

Ici, cet article vous propose de voyager tout en restant assis devant l’écran de votre ordinateur !

 Lecture Interactive

Pour écouter un texte lu dans une langue donnée, et télécharger éventuellement le fichier MP3 résultant, il suffit de renseigner le formulaire ci-dessous et de cliquer sur le bouton de génération.

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 Le langage ?

Le langage est issu de la nécessité de la transmission de l’information...
Il y a certainement eu, chez les hominidés, des formes de codage et de transmission de l’information qui ont précédé le langage. Il en existe chez les animaux.
L’apparition de la parole articulée, l’accroissement progressif des possibilités d’expression et de transmission des idées, etc., ont marqué une étape décisive (sur le plan intellectuel, sinon sur le plan physique) du processus d’hominisation.

Un langage, c’est un accord commun au sein d’un groupe d’individus,

  • pour désigner chaque objet, acte, notion, idée, concept, etc., par une association conventionnelle de syllabes, c’est à dire par des mots (son étude est aujourd’hui la lexicologie), chaque syllabe étant représentée par un son (phonologie) ;
  • pour fixer un certain nombre de règles (plus ou moins clairement définies au départ) permettant d’associer ces mots entre eux. Autrement dit, de construire des phrases (l’ensemble de ces règles constitue la syntaxe) ;
  • pour modifier ces mots, les accorder (en fonction éventuellement de leur place dans la phrase), les dériver pour obtenir par exemple d’autres mots dont les premiers sont les racines (morphologie) ;
  • pour donner un sens aux phrases ainsi construites (sémantique).

Le rassemblement de ces différents champs, phonologie + lexicologie + syntaxe + morphologie + sémantique, constitue une partie de ce que l’on appelle traditionnellement la grammaire, élément fondateur et source du langage.

 Une langue ?

Une langue est un système de signes linguistiques, vocaux, graphiques ou gestuels, qui permet la communication entre les individus.

Une définition linguistique de la langue précise que c’est un système de signes doublement articulés, c’est-à-dire que la construction du sens se fait à deux niveaux d’articulation.
On trouve tout d’abord celui des entités signifiantes (morphèmes et lexèmes, ou monèmes) formant les énoncés puis celui des unités distinctives de sens (phonèmes) formant les unités signifiantes. Ces deux niveaux d’articulation déterminent les premiers niveaux de la description linguistique : phonologie, morphologie et syntaxe. André Martinet précise que l’ordre de description est nécessairement inverse de l’ordre de perception ou d’usage de la langue : la description commence par le deuxième niveau d’articulation (les phonèmes) pour aller vers le premier (la combinatoire des unités signifiantes).

On distingue généralement la langue (système de signes) et le langage (faculté humaine mise en œuvre au moyen d’un tel système).
La langue doublement articulée n’est qu’un langage parmi d’autres, que rien ne doit privilégier : la faculté de langage est aussi mise en œuvre par d’autres systèmes de signes, comme le geste, le dessin, le vêtement, etc.
La linguistique, comme science du langage au sens strict, est donc nécessairement englobée dans une discipline aux objets plus nombreux : la sémiologie ou sémiotique, science générale des signes et de la signification.

 Parler en plusieurs langues ?

Votre langue maternelle, votre première langue, vous l’avez apprise, il y a quelques années, sans professeur, sans cours, uniquement avec votre intuition et votre désir de comprendre et de communiquer.

Sans professeur, sans cours, ce n’est pas tout à fait vrai... Car les personnes qui vous entouraient ont certainement essayé de stimuler votre apprentissage.

Il n’y a pas de magie dans l’apprentissage d’une langue étrangère. Les mêmes méthodes de base sont applicables. Chacun les adaptera à ses préférences et à sa disponibilité (et aussi à son budget).

Apprendre une langue étrangère est une grande entreprise, demande du temps et requiert quelques efforts... Que ce soit pour satisfaire votre curiosité intellectuelle, vos aspirations personnelles, pour des raisons sentimentales, où quelque raison que ce soit...
Dans tous les cas il est bon d’avoir une idée claire de la raison principale pour laquelle vous apprenez une nouvelle langue, ceci pour vous aider à vous motiver pendant vos études.

Selon la langue maternelle certaines langues étrangères seront plus faciles à apprendre que d’autres, mais il y a toujours une bonne raison pour apprendre une nouvelle langue. En formulant cette raison, vous vous donnez les arguments pour vous encourager, persévérer et réussir :

  • Immigration
    Si vous déménagez vers un nouveau pays ou une nouvelle région, apprendre la langue du lieu de résidence vous aide à communiquer et à vous intégrer dans la communauté que vous rejoignez, même si beaucoup de gens parlent votre langue.
    Par exemple si vous parlez anglais et que vous résidez aux Pays-Bas, langue parlée par la quasi-totalité des néerlandais, donnez-vous la peine d’apprendre le Flamand. C’est une marque d’intérêt et une confirmation de votre engagement dans votre nouveau pays.
  • Famille et amis
    Si votre conjoint, votre belle-famille, vos amis, vos cousins parlent une langue étrangère, apprendre cette langue vous aidera à communiquer avec eux. Cela vous permettra également d’avoir une meilleure compréhension de leur culture et de leur mode de pensée.
  • Apprendre une langue pour le travail
    Si votre travail nécessite des contacts réguliers avec des personnes qui parlent une langue étrangère, le fait d’apprendre cette langue vous permettra de communiquer plus efficacement avec eux. Cela facilitera également les processus de vente et de négociation de contrats.
    La connaissance d’une langue étrangère augmente également vos chances de trouver un nouveau travail, d’être promu, d’être candidat pour un séjour à l’étranger ou de faire des voyages d’affaires à l’étranger.
  • Études et recherches
    Certaines des publications qui vous intéressent sont susceptibles d’avoir été écrites dans une langue étrangère. C’est notamment le cas dans beaucoup de domaines scientifiques et non scientifiques. Le fait d’apprendre cette langue vous donnera accès à du contenu nouveau et vous permettra de communiquer avec que les chercheurs et les étudiants de votre domaine.
  • Voyager à l’étranger
    La plupart des anglophones croient que l’on va parler anglais sur leur lieu de vacances, et que par conséquent, il n’y a pas lieu d’apprendre la langue du pays. Cela n’est vrai que dans les zones touristiques très développées, où, en effet, la plupart des hôtels parlent l’anglais. Mais si vous vous aventurez dans des lieux fréquentés par les locaux cela n’est plus vrai.
    Pour communiquer avec les autochtones, pour lire les signalisations routières, pour commander au restaurant, la connaissance d’une autre langue devient indispensable. Une connaissance même succincte vous aidera à vous orienter et à communiquer avec les gens sans aide.
    Avec une connaissance plus avancée de la langue vous avez aussi la possibilité d’avoir de véritables conversations avec les personnes que vous rencontrez, et cela donnera une dimension toute nouvelle à vos vacances.
  • Étudier à l’étranger
    Si vous prévoyez d’aller étudier à l’étranger, en écoles ou en universités, vous avez besoin d’une bonne connaissance de la langue (sauf si le cours que vous prévoyez de suivre est enseigné dans votre langue maternelle). Il est possible que votre institution d’origine puisse vous aider à préparer votre séjour, eux notamment en organisant des cours de langues préparatoires.
  • Tenir des conversations discrètes ou secrètes
    Si vous êtes entre amis ou entre collègues et que vous puissiez parler une langue que peu de personnes peuvent comprendre, vous pouvez librement communiquer sans crainte d’indiscrétions.
    Pendant les deux dernières guerres mondiales, certains opérateurs radio utilisaient des langues indiennes d’Amérique du Nord tels que le Navarro, Cheyennes ou Choctaw, pour garder des communications secrètes. Et pendant la guerre de Bosnie, des opérateurs gallois ont utilisé des méthodes similaires.
  • Suivre des cours obligatoires
    On peut vous demander de suivre un cours obligatoire qui n’est dispensé que dans certaines universités étrangères dans la langue courante.
  • Retrouver ses racines
    Votre famille est peut-être originaire de l’étranger, et vous pouvez être tenté d’apprendre la langue et de l’enseigner à vos enfants.
    C’est également utile si vous voulez faire des recherches sur votre arbre généalogique, où souvent les documents sont accessibles dans une langue étrangère.
  • Contribuer à la sauvegarde d’une langue
    Si vos parents, vos grands-parents, votre famille parlait, ou parle encore, une langue régionale, le fait de l’apprendre et de l’enseigner à vos enfants contribuera à la maintenir active. C’est ce processus qui a permis de maintenir des langues peu parlées telles que l’Occitan, le Gascon, le Catalan, le Basque, le Corse, le Breton, ...
  • Activités culturelles
    Vous vous intéressez peut-être à la littérature, la poésie, les films, la télévision, la musique ou d’autres aspects culturels dans une langue étrangère. En apprenant cette langue ne vous aurez une meilleure compréhension de ces cultures.
  • Religion
    Les missionnaires, les moines ou les religieux apprennent souvent d’autres langues pour diffuser leurs messages. Et ce sont d’ailleurs les missionnaires qui ont joué un rôle majeur dans la documentation et la préservation des langues.
    D’autres apprennent des langues anciennes ou sacrées pour mieux comprendre les livres saints. Par exemple des chrétiens peuvent apprendre l’hébreu, voire l’araméen, ou le grec biblique. Certains musulmans voudront apprendre l’arabe classique et les bouddhistes peuvent être tentés d’apprendre le sanskrit.
  • Amateurs de cuisine exotique
    Peut-être appréciez-vous tout particulièrement la nourriture ou la boisson d’un pays particulier. Vous y faites des voyages réguliers, et vous voulez acheter des livres de recettes qui sont disponibles que dans la langue locale.
  • Intérêt linguistique
    Certaines personnes s’intéressent aux aspects linguistiques d’une autre langue et décident de l’apprendre pour son intérêt linguistique.
  • Activité intellectuelle
    Apprendre une langue étrangère est une activité intellectuelle passionnante, souvent longue et difficile, mais qui pour certaines personnes est un jeu intellectuel très intéressant.
  • Sonorité agréable de certaines langues
    Certaines langues ont un rythme chantant très agréable à entendre.
    D’autres ont une forme écrite très attrayante.
  • Une seule langue ce n’est pas assez...
    Si vous aimez les langues, et les difficultés intellectuelles, vous serez peut-être fasciné par les autres langues et aurez ainsi plaisir à les apprendre.

 Comment ça marche ?

Vous vous demandez peut-être comment fonctionne la synthèse vocale qui permet de lire des textes avec une voix naturelle ?
Alors pour satisfaire votre curiosité, voici quelques éléments techniques (mais vous n’êtes pas obligé de lire ce chapitre...).

Pour créer un synthétiseur vocal, il est indispensable de passer par différentes étapes de traitement :

Certains synthétiseurs peuvent avoir un ordre de traitement légèrement différent, mais les blocs de traitement sont sensiblement identiques :

  • Le prétraitement
    Cette phase consiste dans la transformation d’un texte dans une suite de phrase, organisées en mots. Ce prétraitement a pour objectif de retranscrire en toutes lettres les chaînes nonorthographique représentant la reconnaissance des unités de mesure du système international (SI), les symboles non alphanumériques (ex. : antislash), les chiffres, les lettres et les motifs (extensions de fichiers par exemple). Il ne faut pas oublier les abréviations, les sigles comme « A+ » que l’on trouve couramment dans les e-mails... Là encore, il faut apprendre au système à reconnaître les abréviations les plus courantes.
  • Analyse syntaxique
    L’analyse syntaxique découpe le texte en groupes de mots ou tronçons et établit leurs relations de dépendance. Elle permet une meilleure interprétation des mots pour la suite des opérations en découpant chaque mot en lexèmes et en déterminant leurs appartenances grammaticales.
  • Calcul prosodique
    Le traitement prosodique sert à modéliser l’évolution temporelle de la fréquence fondamentale (vibration des cordes vocales, prédire la durée des sons élémentaires et la durée des pauses). Si la prosodie d’un locuteur réel est recopiée sur la voix de synthèse, le résultat obtenu est sensiblement meilleur. En effet, l’impression de naturel et son intelligibilité s’améliorent. Le traitement prosodique est donc une composante tout à fait essentielle d’un système de synthèse de parole.
  • Transcription graphème-phonème
    Le but de la transcription graphème-phonème est de passer du texte orthographique (plus ou moins traité par le module précédent) à une suite de symboles phonétiques. Plusieurs niveaux de connaissances sont pris en compte : phonétiques, phonologiques, lexicales, syntaxiques et même sémantiques. La prononciation du français comporte ainsi plus de 1000 règles élémentaires, et plusieurs milliers de règles portant sur les noms propres et mots d’emprunt les plus courants.
    Chaque langue est différente et emploie un certain nombre de règles spécifiques. Par exemple, l’espagnol ne nécessite que 50 règles pour obtenir une bonne synthèse.
  • Traitement acoustique
    Le dernier traitement effectué par le synthétiseur est la conversion du texte phonétique en signal de parole. La voix synthétique s’obtient par l’extraction des diphones à partir de la voix d’un locuteur, une bibliothèque contenant entre 1000 à 2000 fragments de signal seront ensuite concaténés par le synthétiseur pour former le signal de parole. Les paramètres acoustiques les plus utilisés pour représenter ces unités sont le codage par prédiction linéaire (LPC), la méthode TD-PSOLA ou encore celle de MBROLA.

Actuellement, la synthèse de la voix est limitée par différents aspects :

  • Les voix synthétiques manquent toujours d’expressivité et ne sont pas encore en mesure de simuler des attributs émotifs comme la joie, la colère ou la tristesse. En résumé, les voix artificielles ne disposent pas encore de la « palette vocale » étendue du locuteur humain.
  • Les voix synthétiques sont très limitées. Dans le meilleur des cas, on dispose de quelques voix d’hommes et de femmes pour une langue donnée.
    Mais les voix d’enfants, d’adolescents ou de personnes plus âgées n’existent pas encore. Créer une nouvelle voix représente un effort majeur, même pour les grandes équipes dotées de financements importants.
  • La synthèse des langues particulières (dialecte, variantes sociales, styles et types de parole) commence à peine à être abordée.

En dépit des améliorations indéniables apportées sur le plan de la qualité sonore, les capacités actuelles des synthétiseurs sont encore limitées. Dans le meilleur des cas, les synthétiseurs vocaux possèdent une bonne capacité à fournir un style de lecture à haute voix assez formel.
Mais aucun système n’est capable actuellement de produire une voix véritablement expressive. Les expressions de surprise, de tendresse, l’angoisse ou de déception sont très difficiles, voire impossibles à générer sur les systèmes actuels, compte tenu de la technologie utilisée.

De plus, la plupart, pour ne pas dire la totalité des synthétiseurs, ne reproduisent pas tous les bruits, comme par exemple la respiration...

 En Conclusion...

Si la grande majorité des langues parlées dans le monde sont des langues naturelles (qui se sont formées spontanément à partir d’états de langue antérieurs), il existe cependant aussi des langues artificielles, ou langues construites, qui ont été créées consciemment par des individus, comme :

Bonnes écoutes et bonnes découvertes !

P.-S.

Petit lexique

  • Désinence : Marque du féminin ou du pluriel pour les noms et les adjectifs, temps, personne et mode pour les verbes.
  • Diphone : Ils s’agit de sortes d’unités phonétiques qui correspondent au son émis du milieu d’un phonème jusqu’au milieu du phonème suivant. Le français comporte ainsi quelques 1200 diphones.
  • Formant : Un formant est caractérisé par sa fréquence (hauteur) et son intensité (force), il représente chacune des fréquences de résonance du conduit vocal qui caractérisent une voyelle.
  • Lexème : Unité significative minimale non grammaticale (par opposition à morphème). Exemple : « compt- » est un lexème qui entre dans les mots « compte », « comptage », etc.
  • Morphème : Décomposition des lexèmes en composantes élémentaires correspondant aux préfixes, suffixes, désinences, racines.
  • Phonème : Du grec phonema, son de voix, désigne l’unité acoustique minimum (trait pertinent) qui permet de caractériser tous les sons d’une langue. La plupart des langues comportent moins d’une centaine de phonèmes.
  • Phonétique : La phonétique s’occupe de la modélisation des aspects articulatoires, acoustiques et perspectives associés spécifiquement au langage oral, donc de la parole.
  • Phonologies : Branche de la linguistique qui s’attache à décrire les systèmes de phonèmes des langues.
  • Prosodie : Étude des régles relatives à la métrique et, particulièrement, étude de la durée, de la hauteur, de l’intonation, de l’accentuation, des tons, des rythmes, des pauses et de l’intensité des phonèmes.
  • Prosodique : Partie de la phonologie qui étudie les faits phoniques qui échappent à l’analyse en phonèmes, tels que le ton, l’intonation, l’accent et la durée.
  • Syntaxe : Étude descriptive des relations qui existent entre les mots, les syntagmes, et de leurs fonctions dans la phrase.

Petit historique du Text-To-Speech (TTS)

  • 1939 : à l’occasion de l’exposition universelle, Homer Dudley et les Laboratoires BELL présentent le premier appareil de synthèse vocale : le « Voder ».
  • 1940 : Dudley améliore sa machine qui devient le « Vocoder » et qui sera utilisé par Franklin Roosevelt et Winston Churchill afin de communiquer par-delà l’océan durant la Seconde Guerre mondiale.
  • 1951 : Franklin Cooper met au point le synthétiseur « Pattern Playback » avec les laboratoires Haskins. Il convertit des modèles pré-enregistrés en sons.
  • 1953 : PAT (Parametric Artificial Talker) est le premier synthétiseur par formants inventé par Walter Lawrence.
  • 1979 : Allen, Hunnicut et Klatt présentent la machine textto-speech MITalk développée au MIT. Deux ans plus tard, Klatt introduit son système Klattalk.

Avec MITTalk et Klattalk, les bases de la synthèse vocale à partir de textes sont posées, et leurs principes sont encore utilisés dans les systèmes de synthèse vocale aujourd’hui.