Encyclopédie Atypique Incomplète
Incomplète, car toujours en construction au gré des jours, avec sérieux, curiosité et humour.
Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
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Atypique, car toujours dans l'esprit de la connaissance par l'observation et la pratique.
mardi 19 octobre 2010
Les semaines qui s’achèvent ont vu le couronnement des très-très-très sérieux Nobel, édition 2010.
Presque en même temps, le 30 septembre dernier, a eu lieu le décernement des prix « anti-Nobel », un rien plus absurdes -mais pas tant que ça-, qui ont par exemple honoré ce trio de chercheuses néozélandaises ayant découvert qu’il valait mieux mettre ses chaussettes sur ses chaussures que sur ses petits petons pour ne pas glisser et tomber sur la glace...
Cette année, dont le thème est « les bactéries » (allez savoir pourquoi), ne déçoit pas en termes de découvertes scientifiques incongrues ou complètement farfelues voire sarcastiques...
Trois petits tours et puis s’en va...
Quoi donc ? L’asthme !
En effet, une équipe de médecins néerlandais ont joué avec les nerfs de 25 jeunes patients atteints de difficultés respiratoires en les faisant monter sur des montagnes russes.
Les sensations fortes ressenties par les malades se divisent en deux :
Comme quoi avoir la tête en bas a parfois du bon !
Quand on est scientifique, le terrain est primordial pour mener à bien ses recherches.
Mais parfois, cela relève du parcours du combattant : allez mettre une puce sous la peau d’un gros requin blanc !
Trois chercheurs britanniques ont trouvé un moyen insolite pour collecter leurs échantillons de gaz et d’eau provenant de l’air expulsé par les baleines : un hélicoptère. Télécommandé à distance, l’appareil arrive à récupérer la salive présente dans ce jet projeté à la surface par ces cétacés.
Ensuite, les scientifiques peuvent effectuer leurs études microbiologiques et déterminer les bactéries responsables de nombreuses maladies chez les baleines.
Ne taxez pas les vainqueurs de ce prix, de scientifiques mal intentionnés ou quelque peu pervers, c’est très sérieux.
Cette équipe chinoise s’est intéressée de près à la sexualité des roussettes, la plus grande espèce de chauve-souris.
Lors de la reproduction, les femelles lubrifieraient le sexe de leur partenaire mâle de manière à faciliter l’acte mais surtout à augmenter la durée de la copulation.
À quelle fin me direz-vous ?
Les scientifiques pensent que cela augmente l’efficacité de la fertilisation et que cela permet de combattre les maladies sexuellement transmissibles grâce à des bactéricides présents dans la salive.
Dans le genre recherche inutile, celle de ces trois Américains s’impose :
Ces scientifiques ont travaillé sur la transmission des bactéries chez les microbiologistes barbus.
Ils ont constaté que les souches bactériologiques avaient plus de risque d’infecter les poils de barbe même si leur propriétaire les lavait au savon et à l’eau.
Ces hôtes mobiles sont un risque pour leur entourage car ils peuvent leur transmettre de nombreux germes.
Donc messieurs les microbiologistes, à vos rasoirs !
Ces trois Néozélandaises méritent haut la main leur prix Ig Nobel de physique.
Et pourquoi ?
Eh bien, sachez que porter des chaussettes à l’intérieur de vos chaussures ne vous sera d’aucune utilité.
En effet, pour prévenir les chutes sur un revêtement verglacé, ces scientifiques vous conseillent de mettre vos chaussettes sur vos chaussures.
Est-ce une blague ?
Oui et non.
Le jury était d’humeur taquine car en aucun cas cette étude ne relate un phénomène physique. Il s’agit plus d’un conseil de prévention contre les mauvaises chutes !
Alors là le jury des Ig Nobel a fait très fort et s’est montré très caustique.
Il n’a rien trouvé de mieux que de décerner le prix de chimie aux chercheurs Eric Adams, Scott Socolofsky, Stephen Masutani ainsi qu’à la compagnie pétrolière britannique BP pour avoir montré que l’huile et l’eau étaient miscibles.
C’est la fin d’une vieille théorie scientifique !
Bien évidemment, il faut prendre cette distinction au Xe degré, surtout sur le plan scientifique.
Par sûr que cela fasse rire le gouvernement Obama et toutes les victimes de la terrible marée noire qui sévit encore dans le golfe du Mexique.
D’après les résultats de recherche de cette équipe anglo-japonaise, les humains doivent calquer leur réseau ferroviaire sur le modèle de la levure physarum polycephalum.
Ce myxomycète jaune qui vit dans les zones humides des sous-bois est souvent utilisé comme modèle en laboratoire.
En étudiant la croissance multidirectionnelle de ce micro-organisme, les chercheurs ont établi un modèle type de réseau d’interaction des levures.
Et ce maillage est optimisé pour le transport des informations et l’accès à la nourriture.
Ne vous défilez surtout pas après un « ... Bippppppp ! » car tout le monde s’est plus d’une fois laissé aller à un petit juron, après s’être cogné, pincé ou brûlé.
Même la personne la plus polie du monde a lâché au moins une fois dans sa vie un magnifique « ... Bippppppp ! »...
Ces trois chercheurs affirment que jurer permet d’accroître sa résistance à la douleur, d’augmenter le rythme cardiaque et donc de moins sentir cette douleur vive.
Le juron court-circuiterait le lien entre la peur de la douleur et la perception de la douleur.
Aucune raison de s’en vouloir donc après avoir juré, car apparemment c’est très profitable pour notre santé.
Le prix d’économie revient aux dirigeants des entreprises lauréates pour avoir “créé et promu de nouvelles manières d’investir de l’argent en maximisant les gains financiers et en minimisant le risque pour l’économie mondiale, ou une portion de celle-ci”.
Etrangement personne ne s’est manifesté, ni présenté, ni précipité, pour recevoir cette haute distinction !
Le prix de management (nouveau venu dans le palmarès) a été décerné à ces trois Italiens pour leurs travaux sur l’optimisation du travail au sein de l’entreprise.
Ceux-ci ont déterminé mathématiquement que la promotion aléatoire du personnel permettait d’accroître l’efficacité de l’entreprise.
Ces travaux se basent sur le principe de Peter : « chaque nouveau membre d’une structure hiérarchisée progresse dans cette hiérarchie jusqu’à atteindre son niveau d’incompétence maximale ».
En gros, l’incorporation du hasard dans les promotions permet de conforter le principe de Peter à savoir que les meilleurs restent à leur poste et les moins compétents montent en grade.
A bas la méritocratie en somme !
Elles font sourire, et même parfois rire, ces recherches ou ces inventions...
Elles paraissent souvent ridicules, stupides, un brin décalées, inutiles...
Et pourtant, elles sont souvent l’avènement d’une nouvelle voie de recherche, une nouvelle façon de voir un problème, une percée innovante dans un domaine oublié.
Pour honorer leur mémoire, vous pouvez aussi consulter cet article sur les lauréats de l’année 2008 ou encore celui présentant les prix 2009.
Et un superbe poster à télécharger, au format PDF, en cliquant ici.
Cette affiche est un excellent moyen d’augmenter la sensibilisation aux Ig Nobel (et à nos amies les bactéries aussi) de vos amis, votre famille, vos collègues de travail, vos voisins de pallier, et aussi de parfaits étrangers !
Soyez un vecteur de contamination à cette fête de la science un peu décalée, mais ô combien délicieusement jubilatoire !
Alors, oui, elles nous font doucement sourire, mais elles nous font réfléchir aussi !
Et le prestigieux lieu de remise des prix :
Sanders Theater
M.I.T. Building 10, Room 250
Harvard University, Cambridge, Massachusetts