Admettre la réalité telle qu’elle est réellement est indispensable si l’on veut la changer pour la rendre conforme à notre vision des choses.

Admettre n’est pas renoncer à changer les choses, au contraire.
C’est partir de la réalité, s’appuyer sur le concret pour que les opérations de changement soient adaptées et efficaces.

La question n’est pas entre la réforme et la révolution, la question est entre le réalisme et l’utopie, ou plutôt entre l’action et le rêve.
Un rêve n’est qu’un rêve et on le sait bien. Il a peut-être une utilité mais pas celle de faire passer à l’action. Il faut constater la réalité, et ainsi mesurer l’écart par rapport à la situation souhaitée.

Refuser d’admettre la réalité, c’est refuser le diagnostic préalable cher à tous les consultants.
Refuser de voir l’ennemi ne le fait pas disparaître, mais empêche de se préparer à la bataille ou à la négociation.

Ne pas vivre dans la réalité, c’est la définition même de la folie.

Admettre n’est pas se soumettre. Accepter n’est pas vouloir, c’est savoir ou reconnaître, c’est un fondement du pouvoir.
D’ailleurs si admettre la réalité aide à la changer, en retour savoir que l’on peut changer la réalité aide à l’accepter : c’est un cercle vertueux de progrès.

Ne pas admettre la réalité porte un nom : c’est de la dissonnance cognitive, quand ce qu’on croit et ce qu’on voit sont en désaccord et qu’on ne sait pas gérer ce désaccord.

Si l’on veut progresser, réduire l’écart entre ce qu’on voit et ce qu’on veut, il faut croire ce qu’on voit.